![]() |
Tab![]() |
![]() |
Introductions![]() Textes Psychologiques |
Qu'on peut se demander comment il faut penser la perversion. |
Logique subjective![]() Textes Politques |
La perversion est-elle une vilenie? Y-a-t-il des perversions douces? La perversion, c’est de ne pas mettre de degrés dans les actes. Et pourtant, il y a des degrés dans la perversion. La question posée à l’expert psychiatre a toujours été la même : Le « prévenu » est-il « responsable »? Est-il « accessible » à la sanction ou à la peine? Accessoirement et-il « interrogeable »? Et c’est toute la question de la pathologie psychiatrique chronique. Le statu de la perversion constitue la pierre d’achoppement de peut-être la plus grosse partie de la pensée de l’occident positif : Qu’est-elle? Qui peut en poser le « diagnostic » ou le « verdict »? On voit là que nous sommes dans la sphère kantienne du jugement que Nietzsche abhorrait tant, mais qui ne cesse de poser des problèmes de définition de civilisation à la civilisation. Et surtout quelle est l’attitude de la « République » ou de la « Nation » devant ce phénomène, si courant, si permanent, si « anomique », si banal? Que faut-il faire des pervers et que faut-il faire aux pervers? Faut-il les torturer? Ou les incarcérer? Quelle différence? Les élire? Les sanctifier? Quelle différence? ![]() ![]() La passion générale voyeuriste pour les sérial-killers nous montre toute la dimension d’intérêt anthropologique que l’occident capitalistique génère pour ses « pervers » définitionnels. Par « définitionnels » j’entends « qui lui permettent à lui-même, (l’occident) de se donner ses propres définitions ». L’occident positif est la structure qui sanctionne les pervers qu’elle fabrique. Alors on peut bien se creuser la tête à coup d’expertises et de contre-expertises, pour préciser la responsabilité totale, partielle ou atténuée, en fonction du degré de psychose sous-jacent, des mécanismes de défense en jeu, de la désintrication de pulsions, du clivage des imagos, du déni du sexe de la femme, de la forclusion du nom du père et de l’identification à la boulangère. D’une façon générale il me semble qu’il est embêtant que figurent des concepts psychanalytiques dans les expertises psychiatriques, et ce d’autant plus que l’on s’approche davantage des assises, c'est-à-dire qu’on s’approche de la « grande perversion ». ![]() Or quoi de plus émancipé qu’un pervers? Ils font aussi de gros efforts d’adaptation. La plupart du temps… La perversion doit-elle être diagnostiquée avant ou après ses actes? Et si c’est avant, par qui, en dehors de Sarko? Le concept de perversion nous laisse assez rêveurs si on regarde par exemple l’évolution du DSM 5, dont il est éradiqué : la perversion n’est pas une maladie. La question est tranchée. Elle n’appelle donc pas de soins. Chacun chez soi et Dieu reconnaîtra les siens. ![]() A en croire l’histoire antique des « tempéraments », un « observateur avisé » pourrait la situer dans l’antiquité. Mais quel est le sens d’un tel concept dans un monde où le moindre esclave peut satisfaire légalement et réellement les fantasmes les plus distordus du premier citoyen venu? Pour que le montage pervers puisse rayonner de toute sa puissance ne fallait-il pas que quelqu’un d’important se sacrifie tout ou partie pour tous les autres dans une mise en scène qui deviendrait un model du genre. Abraham, Isaac, Jésus, ou autre. On peut penser que le concept de perversion réalise une sorte d’image d’Épinal ou de reprise en privé des monothéismes. Celui qui ne sacrifie pas au bon endroit. Celui qui se fait sa religion pour lui tout seul (ou pour sa petite bande). ![]() Alors que faire avec ce concept ou plutôt cette limite du concept d’être. L’être pervers est l’être qui fini ou qui commence d’être. Il est au bord de la vie, au bord du sens, au bord de la pensée. Il est celui qui nous pose la question de l’utilité, de la vérité, du bon sens, dans des termes qui sont toujours troublants. Il met en question sans questionner. Il met à la question. Il y a un rapport assez permanent à la guerre, la torture, la « perversion », et la vérité. C’est peut-être là que la vérité prend toute son épaisseur en tant que concept. La vérité est ce qui s’arrache par la violence. Et ce qui coûte toujours un peu de santé, un peu de vie, quand ce n’est pas la vie toute entière. Au fond d’ailleurs à notre étage de l’occident positif confortable, ce n’est pas tellement que faire du pervers, mais que faire de son concept? Que faire de ce concept de perversion et que faire de tout cet arsenal psychopathologique que nous lègue sans générosité la tradition psychiatrique et psychanalytique? ![]() Pour prendre un exemple, je dirai, le petit exhibitionniste de quartier est-il plus pervers que le prétoire de bourgeois voyeuristes en manches de toges qui lui font raconter son histoire? Existe-t-il une perversion d’institution, une perversion collective? N’importe quel petit politique ayant vécu la moindre expérience de l’institution politique sait très bien que l’institution est en son départ un lieu de prostitution sacrée. Un lieu où tout est sacrifié à l’institution. Comment à partir de là se jouer la grande scène du trois des sentiments humain, de la liberté, de la citoyenneté, de la raison et de la sagesse? Et pourtant on n’arrête pas de nous la faire tous les jours que le bon dieu fait. Le pervers c’est l’autre. Le méchant. Nous, on veut le bonheur de tous. Peut-on être pervers et démocrate? Non. Y-a-t-il des démocrates pervers? Ca se trouve. Y-a-t-il des monarchistes non pervers? Pourquoi pas? La perversion n’est pas une affaire de structure. C’est là que consiste le génie de Bergeret. « ASTRUCTURATION » Oui, je souscris à cette vision théorique non naïve. ![]() ![]() Faut-il choisir un camp entre ces deux positions? La nécessité de choisir un camp me paraît assez colorée d’économie perverse. Sachant très bien que cela n’empêche pas de déroger. C’est la différence avec la psychose. La perversion pose problème comme concept en psychiatrie, et d’ailleurs nous en portons, nous autres psychiatres, devant les institutions de la République bananière la responsabilité. ![]() l’argent. |
Accueil![]() |