es questions générales de la politique et de l'opinion se
résument en général à celle du jugement des acteurs sur la République, et à
savoir dans quelle mesure les mauvais jugements que l'évidence, mais aussi les
progrès de l'information permettent de dégager, permettent de maintenir les innombrables
positions depuis lesquelles chacun de part ses implications, ses
responsabilités, ses rôles et ses
fonctions au sein de la pas si vieille institution, se trouve en porte à
faux lorsqu'il veut exprimer les insatisfactions, voir les rancœurs, qu'il
ressent à l'endroit de cette dernière. Et la question se pose aussi, et de
façon très précise en fonction des places et des postes, voir des charges, des
devoir de réserve et des risques encourus au délit de lèse-majesté tel qu'il se
proroge naturellement dans la nature narcissique profonde de la machine de
gouvernement et de représentation républicaine.
Bien-sûr et plus on avance dans le temps, et il se pose
aussi la question de savoir s'il se traite dans ces rapports psycho-politiques
de la République nationale ou de la nouvelle et de moins en moins impalpable
République mondiale (ou du moins occidentale, si ce vocable doit garder sa
pertinence dans le contexte de la "mondialisation" économique,
politique, intellectuelle et culturelle).
i la question est en général et pour chacun profondément
diplomatique, elle n'en est pas moins psychologique en ce qu'elle remue
systématiquement le sentiment affectif et le sentiment du devoir ressenti à
l'endroit d'un vieux parent dont on se doit à la fois de respecter l'âge et la
fonction, mais à l'endroit duquel il serait humiliant de tolérer des
comportement de dévalorisation, d'oubli, d'injustice, de désintérêt, voire
parfois de bêtise crasseuse, quand ce n'est pas de gâtisme évolué, qui
demandent, au delà d' un minimum de soins et de respect, des attitudes de mise
au pas et redressement vigoureuses.
La République qu'on ne peut pas ne pas respecter comme
telle, a des comportements et des défauts qu'on ne peut pas respecter comme
tels.
Dans quel dispositif d'expression politique la critique des
institutions (et de leurs constitutions) peut-elle conserver sa liberté et sa
pertinence?
Comment exprimer sans choquer le bourgeois, tous les
problèmes inhérents à la vétusté et à l'imperfection de la machine d'identité
collective, et comment faire de cette expression une action digne de ce nom
sans tomber dans l'invective et sans tomber sous le coup des loi stupides de la
République (loi Gayssot par exemple et entre autres), sans se faire accuser
d'autre part de cracher dans la soupe. Ce d'autant qu'il me semble que le
défaut général de liberté et de sens critique des acteurs va la plupart du
temps dans le sens d'une complaisance utilitaire et intéressée.
ette question qui peut paraître contournée et tirée par les
cheveux me semble donc au cœur permanent de l'interaction "politique"
au sens plein du terme. Et surtout elle me semble à même de distinguer et de
rendre possible la critique des attitudes les plus convenues et les plus
économiques pour le statu de celui qui parle dans le champ Républicain.
Est-il donc soutenable de dénoncer tous les népotismes, les
dérives mafieuses, la sclérose administrative, les rigidités, l'injustice
permanente et flagrante, l'absence totale d'élégance dans les comportements, le
juridisme étriqué et pusillanime, la sclérose intellectuelle, la profonde et
viscérale méchanceté, de la République Française, sans pour autant renoncer aux
bénéfices de l'appartenance à cette dernière? On croirait un commentaire du
récit des neveux de Tatie Danielle à la maison de retraite.
Au fond, la liberté politique renvoie soit à la nécessité
d'un anarchisme libertaire vécu sinon théorique, avec ce qu'il comporte de
cynisme et de malhonnêteté psychologique fondamentale, soit à une attitude de
soumission-contrition héritée de l'ancien régime qui laisse peu de prise à la
liberté d'expression authentique.
eul l'idéal de démocratie pure (c'est-à-dire pour moi non
représentative et donc non électorale) laisse au sujet "moderne" de
l'opinion politique un petit horizon d'espoir (je dis bien "petit").
Par "moderne" j'entends ici, je le rappelle, le fait qu'à son début,
la République a toujours tout à gagner aux structures de la représentation, et
que parvenue à sa forme consommée (c'est à dire à sa forme de démocratie de
consommateurs), elle a tout a gagner a se départir de son narcissisme électoral
et des addiction publicitaires et propagandistes qui vont de pair avec
celui-ci.
Une telle description de situation historique, politique,
mais aussi contextuelle, en ce qu'elle ne concerne pas les nations "en
voie de développement", mais précisément les nôtres, a donc une valeur
d'universalité très relative, mais concerne en l'état actuelle des choses,
facilement la moitié du monde...