POLITIQUE PSYCHO LOGIQUE
ou
LOGIQUE DES PREDICATS PSYCHO POLITIQUES
Rappel d’Aristote en fin du texte.
Partons du schéma logique de Robert Blanché :
Tableau de R. Blanché
|
Qualité
|
Affirmative
|
Négative
|
Quantité
|
Universelle
|
|
T w Z
|
|
A : Tout
|
contraires
|
E : Zéro
|
|
subalternes
|
Contradictoires
(opposés diamétraux)
|
subalternes
|
Particulière
|
I : Pas zéro
|
subcontraires
|
O : Pas tout
|
|
Pas tout et Pas zéro
|
|
Pas tout et Pas zéro est aussi appelé
« quantité partielle ».
T w Z qui se dit "Pas (pas tout et pas zéro)" est aussi appelé « exclusion de la quantité partielle ».
La
présentation de Blanché permet d’introduire la fonction de la « quantité
partielle » qui était effectivement un manque particulièrement handicapant
dans la logique d’Aristote et son sillage scholastique, et qui permet de
restaurer une rigueur des énoncés.
Par
contre cette formule nous laisse sans possibilité de « mesurer » ou
de comparer les contenus ou les quantités en jeu dans le discours logique, ce
qui est pourtant le propre de l’être de l’énonciation.
Je
propose donc d’élargir (et forcément de complexifier un peu) ce montage.
Et
pour ce faire, on introduira en lieu et place de la « quantité partielle »
et de son exclusion, les deux « quantités » qui font que la quantité
joue un rôle dans la pensée positive et sa « logique », le « peu » et le « beaucoup », ainsi que leurs
négations respectives, de la même façon que Blanché avait détaché la
« quantité partielle » par son introduction extraordinaire du
« zéro » qui manque cruellement à la logique stoïcienne.
On
sera donc amené à disposer dans une symétrie à la fois intuitive et
problématique, des quantités au nombre de huit, en opposition symétriques, mais
dans des rapports de contiguïtés qui vont poser pas mal de questions au sujet
de la négation et de ses fonctionnements dans la logique de tout
« langage », humain ou pas, rhétorique ou poétique.
|
|
Pas
Tout
|
|
|
|
Peu
|
|
Tout
|
|
P.Z (peu et zéro)
|
|
|
|
T.B (tout et beaucoup)
|
|
Zéro
|
|
Beaucoup
|
|
|
|
Pas Zéro
|
|
|
Malgré
son évidente « contorsion conceptuelle », ce montage présentera
l’avantage non négligeable à mon sens de restaurer dans l’exercice de la
logique les catégories de la « quantité
singulière » de Kant, ainsi que la « qualité indéfinie » du même auteur qui ne sont pas dans
l’usage actuel intégrées à la logique des prédicats.
Cela
nous amène donc à « situer » sur un carré qui n’est plus celui
d’Apulée, non pas quatre catégories mais huit, qui nous poseront des questions
multiples quant aux types de négations en garantissant la
« structure ». Les quatre « quantificateurs » vont donc
pouvoir se décliner en seize possibilités et uniquement seize, selon une
« table de vérité » de type classique :
Formules possibles
|
Interprétation
|
Z
|
P
|
B
|
T
|
Zéro, Peu, Beaucoup et Tout : ZPBT
|
Plein jeu
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Pas zéro : PBT
|
Pas zéro
|
0
|
1
|
1
|
1
|
Pas peu : ZBT
|
Pas peu
|
1
|
0
|
1
|
1
|
Beaucoup et
Tout : BT
|
Mythe
|
0
|
0
|
1
|
1
|
Pas beaucoup :
ZPT
|
Pas beaucoup
|
1
|
1
|
0
|
1
|
Peu et Tout
: PT
|
Contemplation
|
0
|
1
|
0
|
1
|
Tout et Zéro
: ZT
|
Excès
|
1
|
0
|
0
|
1
|
Tout
: T
|
Tout
|
0
|
0
|
0
|
1
|
Pas tout :
ZPB
|
Pas tout
|
1
|
1
|
1
|
0
|
Peu et Beaucoup
: PB
|
Prudence
|
0
|
1
|
1
|
0
|
Zéro et Beaucoup
: ZB
|
Caprice
|
1
|
0
|
1
|
0
|
Beaucoup
: B
|
Beaucoup
|
0
|
0
|
1
|
0
|
Peu et Zéro
: ZP
|
Rite
|
1
|
1
|
0
|
0
|
Peu : P
|
Peu
|
0
|
1
|
0
|
0
|
Zéro : Z
|
Zéro
|
1
|
0
|
0
|
0
|
Pas Zéro, pas Peu, pas bcp, pas Tout :
|
Cata
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Il
faudra présenter ces « kanteurs » dans la structure du carré en
respectant les symétries d’opposition diamétrales et en étudiant la nature des
divers types d’oppositions générés par les différentes façons de les faire
voisiner.
Peu P
|
Prudence PB
|
Pas
tout ZPB
|
Plein jeu ZPBT
|
Tout T
|
Pas
beaucoup ZPT
|
|
|
|
Caprice ZB
|
Rite ZP
|
|
|
|
Mythe BT
|
Contemplation PT
|
|
|
|
Pas peu ZBT
|
Zéro Z
|
Cata
|
Pas zéro PBT
|
Excès ZT
|
Beaucoup B
|
Mon ancien « calcul des
prédicats » était inspiré de loin par l’idée de Lacan de faire porter
une occurrence de la négation sur le quantificateur lui-même, structuré autour
des questions que pose à tout être la castration comme concept, aussi bien que
comme réalité:
Rappel de la version initiale (attention, elle comporte des erreurs) :
|
LVx LFx
Ce n'est pas tout
être qui est castré
|
Idéal
|
Vx Fx
Tout être est
phallique
|
|
LVx Fx
Ce n'est pas tout
être qui est phallique
|
Sélection
|
|
Annexion
|
LEx LFx
Aucun être
n'est castré
|
|
|
F(x)
signifie « est phallique ».
|
|
|
Vx
LFx
Tout être est
castré
|
Désertion
|
|
Election
|
Ex Fx
Un être
phallique existe
|
|
LEx Fx Il n'existe pas d'être
phallique
|
Substance
|
Ex LFx
Un être castré existe
|
|
A partir de cette intuition
je propose maintenant de réfléchir en intégrant les tropes du discours tels que
les différentes linguistiques ont pu les isoler à ce jour, au montage de la
logique des prédicats (de tout discours).
Toutes ces formes de la
pensée ou du langage doivent en passer par des formes de l’opposition et de la
négation (c’est-à-dire du refoulement) : Je propose maintenant un
dispositif un peu modifié qui intègre des quantificateurs plus nombreux mais
dans une certaine mesure plus « réalistes » :
La table synthétique à expliciter sera donc
de type :
P
|
¥x ₣x
|
Ŧ
|
∀x Fx
|
T
|
¥x Fx
|
AU DELA MAINTENANT
|
Idéalisme Réel kantien
|
AU DELA VERS L ETERNEL
|
∀x ₣x
|
P.Z
|
Écrire dans le
plan d’inscription.
SYMBOLIQUE
|
Parler et écrire
|
Parler dans de
temps de parole.
IMAGINAIRE
|
T.B
|
∄x ₣x
|
ICI BAS MAINTENANT
|
Réel humien Matérialisme
|
ICI BAS VERS L ETERNEL
|
∃x Fx
|
Z
|
∄x Fx
|
Ž
|
∃x ₣x
|
B
|
P Peu (----- Indéfinie particulière
|
LVx LFx
Ce n'est pas tout
être qui est castré
|
Ŧ Pas tout O--------------- Négative
universelle
|
Vx Fx
Tout être est
phallique
|
T Tout +T+ Affirmative
universelle
|
LVx Fx
Ce n'est pas tout
être qui est phallique
|
|
|
|
Vx LFx
Tout être est
castré
|
P.Z Peu
et zéro O----- Indéfinie
particulière
|
|
Ce n’est pas tout
|
|
T.B Tout
et beaucoup ------+T+ Indéfinie particulière
|
LEx LFx
Aucun être
n'est castré
|
|
|
|
Ex Fx
Au moins un être
phallique existe
|
Z Zéro Affirmative
singulière
|
LEx
Fx
Il n'existe pas d'être
phallique
|
Ž Pas
Zéro ---------------+T+ Négative
singulière
|
Ex LFx
Au moins un être castré existe
|
B Beaucoup -----) Indéfinie particulière
|
Tableau
des modalités métaphoriques des
refoulements :
Totalité : O-------------+T+P
Rappel : La synecdoque
est essentiellement quantitative, alors que la métonymie est qualitative.
P Peu (----- Indéfinie particulière
|
< Intérêt au désintéressement Euphémisation >
|
Ŧ Pas tout O--------------- Négative universelle
|
< Litote < Ironie Paranoïaque > Hyperbole/Catachrèse >
|
T Tout +T+ Affirmative
universelle
|
Métonymie
|
P est Dénégation
obsessionnelle de B
|
« suppression » de l’autre en allant vers le
dehors.
|
T est Forclusion
paranoïaque de Z
|
Synecdoque
|
P.Z
(Pas T.B) Peu
et zéro O----- Composée
particulière
|
< oxy------ (sépa
Ex :
« droit
|
^
Antiphrase ironique (Arrachement ou arrachage) v
|
--------more > paration)
naturel »
|
T.B
(Pas P.Z) Tout
et beaucoup ------+T+ Composée
particulière
|
Synecdoque
|
Z est Forclusion
Schizoïde de T
|
Et la « confusion » avec lui en allant vers le dedans.
|
B est Dénégation
hystérique de P
|
Métonymie
|
Zéro O Affirmative singulière
|
< Hyperbole < Ironie Schizoïde > Litote >
|
Ž (encore!) Pas
Zéro ---------------+T+ Négative singulière
|
Euphémisation >
< Intérêt au désintéressement >
|
B Beaucoup
-----) Indéfinie particulière
|
Ici pour appliquer ces définitions, il faudra
considérer la quantité « affirmative singulière » du zéro qui a une
valeur non pas « particulière », comme le dit malheureusement dans
la traduction scholastique, mais inattendue : Il vaut UN. Dans cette logique (qui est celle
du refoulement individuel et collectif), le zéro à la valeur du citoyen
libre : C’est celui qui peut produire une négation. On comprend
l’importance du stade de l’opposition chez l’enfant : c’est l’instant
zéro où il devient UN être libre potentiel.
En fait il ne réalise un nouveau quantificateur logique qu’en intégrant la
troisième catégorie quantitative proposée par Kant (singularité) et sa
troisième catégorie qualitative (l’indéfinition). Mais il fausse le jeu
classique des relations d’opposition (contradiction, contrariété,
sub-contrariété, subalternation).
Cela a pour effet de complexifier ce système des oppositions et nous oblige à
faire intervenir des concepts nouveaux en logique que je prélève sur les
traditions psychanalytiques et linguistiques.
Je propose donc une alternative à ce système
(que je rappelle ici en
italique) :
Contradiction différentes quantité et qualité =devient= Séparation + Dénégations
Contrariété même quantité (universelle) =devient= Ironie Paranoïaque
Surcontrariété même quantité (singulière) =devient= Ironie schizoïde
Sub contrariété même quantité (particulière) =devient= Séparation
Subalternation composée même qualité composée ou non =devient= Métonymies ( /quantité) + Synecdoques (/qualité).
Subalternation affirmative même qualité (affirmative) =devient= Forclusions
Subalternation négative même qualité (négative) =devient= Antiphrase ironique (Arrachement)
On voit qu’on est amené là à introduire dans le système des
oppositions deux classes de ces catégories :
- celles qui opposent des quantités contiguës sur le tableau, qu’on
appellera d’une manière générale des
« kanteurs ». (subalternes
et contrariétés d’Aristote) qui correspondent aux catégories sémantique ou
grammaticales de la linguistique.
- celles qui opposent des quantités diamétralement opposées sur le
tableau qu’on appellera d’une manière générale des « refoulements ». (contradictions
et contrariétés d’Aristote)
La contradiction est donc le seul « opposeur » à prendre
différentes places non homogènes dans le système aristotélicien, mais elle
trouve ici une place « logique » au sein des
« kanteurs ». Elle ne fait plus partie des refoulements. Le monde
avance.
De nouvelles formes de négations apparaissent en exergue de la logique
« ordinaire » :
Séparation et
Arrachage, dont l’ensemble peut être appelé la Confusion. C’est la chute dans le trou intérieur du
tableau. C’est la logique folle des
psychopathologies aiguës.
Une forme logique non pas folle, mais perverse doit enfin être
formulée ensuite, et qui consiste à s’extraire du tableau vers
l’extérieur : C’est la Suppression.
On pourrait imaginer ces quatre catégories d’oppositions comme ayant à être
classées dans le domaine de l’ « Impensable ».
|
Rappel :
Les contradictoires prennent toujours une valeur de
vérité opposée.
Les contraires ne peuvent être vraies en même temps.
Les subcontraires ne peuvent être fausses en même temps.
La vérité de la subalterne inférieure suit de la vérité de la
supérieure.
Par dilettantisme et à l’instar
des logiciens professionnels, je me permets ici d’écrire Vx Fx, partant du principe que l’ensemble E de référence est constitué par le champ subjectif des objets de celui qui pense, car
on peut imaginer depuis le fait psychopathologique qu’en bonne logique, l’organe
justifie la fonction.
|
Pour ce qui concerne les prolongements politiques de
cette vision du monde des expressions et des contenus logiques de discours,
voir les tableaux « politique » et « sexualités », mais
surtout l’application aux éléments de « psychopathologie », ainsi que
l’interprétation qui en est faite au sujet de P. Descola du point de vue
strictement anthropologique..
Rappel d’Aristote :
A : Affirmative universelle.
Nécessaire.
|
Contraire
|
E : Négative universelle.
Impossible.
|
Subalterne
|
Contradictoire
|
Subalterne
|
I : Affirmative particulière. Possible
|
Sub-Contraire
|
O : Négative particulière. Contingente :
Non nécessaire
|
La relation de contradiction oppose deux
propositions de quantité et de qualité différentes. Les
contradictoires prennent toujours une valeur de vérité opposée. La relation de contrariété oppose deux
propositions de même quantité
(universelle) mais de qualité différente. Les contraires ne
peuvent être vraies en même temps. La relation de sub-contrariété oppose
également deux propositions de même
quantité (particulière) mais de qualité différente. Les
subcontraires ne peuvent être fausses en même temps.La relation de subalternation oppose deux
propositions de même qualité
mais de quantité différente. La
vérité de la subalterne inférieure suit de la vérité de la
supérieure.
Rappel dans ma proposition en logique des prédicats classique:
O : Négative particulière. ExLFx
|
Contradictoire
|
A : Affirmative universelle. VxFx
|
Subalterne
|
Contraire et sub-contraire
|
Subalterne
|
E : Négative universelle. VxLFx
|
Contradictoire
|
I : Affirmative particulière. ExFx
|