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La sélection électorale des psychopathes.

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’est vrai qu’une telle formule est un peu en limite du respect du à nos représentants.
Encore une fois il n’y a pas de honte à être malade. Et il y a des maladies qui prédisposent au gouvernement, particulièrement en régime parlementaire représentatif.
C’est comme ça. Le problème c’est que ça ne laisse pas grand espoir à de tels régimes de devenir eux-mêmes respectueux du citoyen électeur, qui a voté par esprit de cité et dans l’espoir d’une évolution bénéfique à tout son milieu de vie, mais qui ne peut que se voir dépossédé de la confiance qu’il a investi dans un « candidat » au « caïdat » politique, c'est-à-dire médiatique.
Ma pensée n’est pas très défendable (et surtout pas très recommandable en régime capitalo-représentatif car elle dé cautionne à la fois l’autorité politique en place (quelque soit son bord), et elle dé cautionne de la même façon la constituion en place, objet fétiche républicain par excellence.
Le problème du fétiche et du fétichisme c’est la fixité structurelle de son objet. On ne peut pas en démordre. Et la constitution (ou les constituions) du monde parlementaire électeur et élu, ne font que rigidifier cette structure de l’autorité politique à l’image des personnes du père, du chef, du maître et du juge, qu’Alexandre Kojève a si bien formulées dans sa théorie de l’autorité.

l y a un goût commun de l’autorité qui fait que la démocratie en tant que concept, c’est-à-dire la démocratie du tirage au sort et de la « tuché », ne peut pas dépasser, et qui condamne dans un certaine mesure le monde libéral au maintien d’une production de représentants toujours construits sur le même model : gentil, bien élevé, arriviste, sans gêne, optimiste délirant, hypomane chronique constitutionnel, hyperactif, peu porté à la sincérité objective mais subjectivement sûr de la sienne, hyper-adapté, cynique dedans et généreux dehors, cultivé juste assez pour présenter l’image du savoir et de la connaissance du monde mais pas trop pour éviter toute prise de conscience fragilisant son autorité politique, etc.
J’arrête la liste. On pourrait s’amuser à la prolonger. C’est ce que je résume sous le terme ici très générique de psychopathie. C’est un terme pratique parce qu’il a une valeur étymologique étendue, et qu’il a été consacré par une certaine pratique psychiatrique historique chez nous maintenant abandonnée au bénéfice de concepts approchants et plus flous comme les états limites, la personnalité histrionique ou narcissique du DSM.

oujours est-il qu’il peut paraître tout naturel et pas du tout irrespectueux de poser que l’élection et la publicité (je ne dis pas la propagande, mais on pourrait y réfléchir) qui l’accompagne, a pour effet naturel de sélectionner des types de personnalités particulières et on ne voit pas pourquoi il faudrait en faire le procès à qui que ce soit, si ce n’est à l’institution du système électoral en elle-même, et en tant qu’elle soutien l’équilibre de structures politiques qui sont des oligarchies de représentation et non pas des démocraties, comme le veut et le dit à tous les coins de rue le discours euphémisé de la dominance médiatique et intellectuelle, même universitaire la plupart du temps.
L’élection sélectionne. C’est notamment ce que mon schéma à voulu mettre en forme et faire apparaître comme constituant d’une structure inhérente aux régimes de la « modernité » ou peut-être même de la « postmodernité ». Élection et sélection vont ensemble comme les deux yeux de la tête. C’est leur conjonction qui nous fait voir la profondeur du régime : Choisir l’élite en supprimant le prolétariat et la partie non « représentative » de la classe moyenne. Choisir les gouvernants en appliquant ce goût détestable mais oh combien innocent de la théâtralisation et du podium pour les plus hystérique, les plus en recherche de représentation inconditionnelles.
Il y a donc une structure propre aux oligarchies de l’arène ou du state (Berlusconi), et une structure propre à la sélection scolaire ou universitaire des bons élèves (BHL). Les deux sont absolument complémentaires et complices : C’est ce que Bourdieu appelait l’entente cordiale des opposants.
Le capitalo-parlementarisme fonctionne à base de cet ingrédient dont il ne veut en aucun cas faire le deuil et donc s’oppose de toutes ses force à toute velléité d’évolution de type vraiment démocratique, c’est-à-dire, renvoyant toutes ces procédures de chois viciées à celle parfaitement objective et neutre du tirage au sort.

e qui est un peu désespérant (bien que je sois pour ma part assez résistant au désespoir), c’est cette structure très cristalline du champ politique de l’occident qui veut que la démocratie en tant que telle, ne soit véritablement d’objet du désir que d’un très petit nombre d’individu. C’est peut-être là ce qui a fait virer casaque à Deleuze et l’a amené à ces propos sur la démocratie dont Philippe Mengue a mille fois raison de contester la pertinence et le bien fondé.
La « démocratie » représentative qui n’a rein d’une démocratie, je ne le répèterai jamais assez, ne peut produire que des gouvernements constitués de personnages pathologiques pas du tout représentatifs de la moyenne de la population, que se soit au plan de la structure mentale ou au plan des désirs des attentes des intentions. Je veux dire des désirs réels, des intentions réelles, des attentes réelles. Ces expressions sont bien-sûr sujettes à caution : que sont donc des « désirs réels »? C’est un peu difficile à dire. Pour autant n’y a-t-il pas une réalité des désirs. En tout cas une chose est sûre, c’est que les régimes politique de la représentation favorise intentionnellement et structurellement, les désirs de représentation de personnalités et de systèmes institutionnels qui sont à cent mille lieues des désirs du plus grand nombre, beaucoup plus raisonnables, rationnels, cohérent, et même « philosophiques » dans un certain sens (qui n’est pas forcément celui des philosophes du Collège de France …).

lors au fond, est-il si irrespectueux de ma part de poser cette définition un peu massive (mais à laquelle je crois profondément), que les élus sont structurellement porteurs d’une psychopathologie peu propice au « bonheur » du « peuple » et à l’ « émancipation du plus grand nombre » sinon des seuls travailleurs? Je ne crois attenter à l’honneur ni au bonheur de personne en relevant un état de chose qui est évoqué à mots feutrés dans une infinité de publications, mais que le bon ton et l’usage du politiquement correct maintiennent dans une intensité retenue et dans des formules en général un peu « prudentes ». Il est certain que les années 68 avaient lancé sur le marché des concepts critiques des formules plus entières (« élection, piège à cons ») dont l’histoire « moderne » a su faire une évocation attendrie et infantilisante, et donc par voie de fait invalidante.

La question me semble cependant rester entièrement posée.

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