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Commentaires sur « Fragments de métaphysique existentielle » de Laurent Derobert. | Logique
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Regrettant vivement de
n’avoir pu participer à la présentation de cet ouvrage à l’UPAvignon, j’en
dépose ici un commentaire qui aura pour fonction, outre de compenser mon
absence et le plaisir perdu, de prolonger un débat, et d’en maintenir la
possibilité. Le texte extraordinaire
et extraordinairement esthétique,
éthique, et thétique de Laurent Derobert
dont j’ai lu la substance sur la partie en ligne sur le site de L’UPA, m’évoque un certain nombre de
commentaires que je ne résiste pas au plaisir d’exprimer sur cette page tout
aussi fictive que les précédentes. Quelles questions m’a
donc posé ce texte ? -
Tout d’abord il parle de la passion. Pas d’emblée, mais pas non plus d’une
façon marginale. Il me semble même passionné par la passion, ce qui, grand
Dieu, n’est pas un défaut, ni une erreur. Et parmi les passions, il traite
essentiellement la question du rapport
des amants. On pourrait s’interroger sur la place laissée au rôle de la passion
des amants dont le rapport ne se fait pas. -
Mais autant que la question des amants, ce texte présente une version logique
de la position du Sadique et du Masochiste, ce qui à ma connaissance n’a été
proposé nulle part. : « Est sadique celui qui réduit son dédale quand
s’accroît le dédale d’autrui.» Si j’en juge par ma compréhension du
« système » de cette « mathématique existentielle », il
aurait donc tendance, le même sadique, à accroître son « vestale »
quand celui d’autrui se délite. Au fond, il arrange ses affaires en général au
détriment de cet autrui qui pourrait lui poser le problème de la passion, mais
que le temps ne lui laisse pas loisir d’investir comme interlocuteur, une fois
passée l’étape déterminante du rapport sexuel imaginaire ou intellectuel. - Qui donc aujourd’hui garanti quelque rigueur
dans la connaissance du fait pervers ? Le psychanalyste tapi dans son
échoppe (mais il ne les cherche pas comme clients)? Le psychiatre expert
garanti par sa « formation universitaire » et son expérience protégée
par les murs du service de force (mais les DSM éradique de son champ de
compétence toutes les « perversions ») ? Le flic de quartier
dont on ne doute pas qu’il soit en contact avec un certain nombre de pervers,
de part et d’autre de la « barrière » du jugement positif et du
jugement social ? Le juge chez lequel de toute façon la fonction de
jugement émancipe de la nécessité de comprendre et d’expliquer … la
perversion ? Le metteur en scène de films policiers dont on ne doute pas
que l’intérêt pour la perversion est d’autant plus grand que le statu de
producteur de média lui permet de se tenir plus loin des personnages réels
qu’il décrit sous cette rubrique ? Bien-sûr que je ne puis répondre à cec
questions, mais je soutiens vivement comme c’est le cas ici, que toute démarche
qui « ose » une incursion théorique non
« comportementaliste » et non protégée par le manteau d’une
« philosophie analytique », dans les espaces infinis et plus ou moins
désertiques de la perversion réelle, constitue un mouvement heureux pour
l’esprit. -
Ce texte par ailleurs, dans une rubrique que je n’aurais peut-être pas posée
comme celle du « Dédale passionnel instruit des fantasmes des
amants » mais plutôt dans celle de la « névrose » d’une manière
générale (mais les amants dans le monde libéral dégagent davantage d’affects
névrotiques que de signes absolument passionnels), présente une formule du
narcissisme qui me semble particulièrement probante pour définir les positions
de la névrose capitalistique : consomption hystérique et convulsive,
récupération obsessionnelle et compulsive, qui me semblent respectivement bien
représentées par les formules de l’ « alter-égoïsme » et de
l’ « égo-altruisme », avec peut-être une petite tendance pour
mon intuition à en inverser les formules : « soi au travers
d’autrui » pour la première, et « autrui à travers soi »
pour la seconde. Mais cela ne participe que d’une « intuition »
personnelle. - Enfin et peut-être plus encore que ne me semble importer les
remarques précédentes, il faudrait discuter ici la structure très «lacanienne»
de l’être proposé, et reposant sur les trois consistances de l’imaginaire, du
réel, et du symbolique, ici le « vécu », le « rêvé », et le
« pensé », dans une version donc renouvelée, et qui comporte toute sa
pertinence. Je voudrai cependant rester prudent à l’endroit de ce mythe ou de
ce phantasme de la structure d’un monde à trois registres « noués »
entre eux de façon symétrique, chez Lacan, mais aussi dans le système qui nous
est ici présenté. Je ne pense pas qu’on puisse mettre le réel sur les mêmes
plans logiques que la dimension imaginaire du rêve, ou que la consistance
symbolique de la pensée et de la connaissance. Que les trois instances soient à
l’œuvre en tout être parlant ne fait
aucun doute pour moi. Mais il y a une position d’antécédence du réel, ou
une position du réel comme conditionnant les autres instances, qui me semble
incontestable, et qui n’apparaît ni dans la théorie de Lacan ni ici. Je crois
que c’est ce qui fait de ces visions extrêmement esthétiques, le côté un peu
détaché à l’endroit du réel, ayant pour effet corollaire de passer sous
silence, l’ensemble des réalités politiques qui conditionnent, elles, bien
réellement, la possibilité d’un tel discours, le discours du sujet, pour le
sujet, au sujet du sujet, attendant du sujet le salut du sujet, et restant bien
sûr toujours sujet à discussions, puisque la machine intellectuelle de
représentation et d’érotisation du « sujet », permet d’aligner un
ensemble de formules qui marchent toujours assez bien, et peuvent faire école ou rester dans
leur isolement ‘pathologique », mais qui ne sont par contre pas spécialement
propices à contester dans l’école, la légitimité des dogmes intellectuels de
l’école, qui sont aussi déterminants des cycles et des styles de comportements
attendus des écoliers par les scholarques. Il peut y avoir là à l’œuvre une
marque de ce que j’appelais sur les bases de la même idée lacanienne un peu
confuse, dans mon texte d’avant 2002 sur la critique paranoïaque du jugement,
le « refoulement du politique par la psychanalyse » (voir ici
autocitation dans mon texte : temps de rôle et temps de parole.) Je veux rappeler par là une critique qui s’adresse dans les faits et dans les intentions à la vision du monde lacanienne, qui est en train de s’éteindre petit à petit après s’être pas mal értendue, ce qui n’est pas un drame, au bénéfice de nouvelles structures de la pensée qui sont la plupart du temps infiniment moins belles et « compréhensives » que celle présentée ici par Laurent Derobert, dont encore une fois, je ne fais ici une critique formelle que sur un élément à mon sens « discutable », et pour le plaisir de le discuter, d’autant que lui propose ici quelque chose qui n’a apparemment pas vocation à faire école, mais plutôt de proposer une éthique qui me semble plus proche de celle de Spinoza que de celle de Françoise Dolto ce qui donne de l’air. ******* ******** Voilà qui pose le
problème du rapport sexuel tel que l’a posé Lacan. Mesure.» L’être est don la mesure
de toute chose.
« L’ensemble des coefficients éthiques Φ = {k1, k2,
α 1, β 1, γ 1, α 2, β 2, γ 2} représente le système de valeurs du sujet à un
instant donné. » Que peut vouloir dire
l’expression « être d’un sujet » ? Et que peut-il vouloir
dire à proprement parler? Est-ce compatible avec la
définition du passionnel. Les dédales avec des coefficients K négatifs sont
considérés comme participant de la perversion, et ceux avec des coefficients
alpha béta, gamma négatifs sont considérés comme « non classiques »,
voir non occidentaux. Les non occidentaux seraient-ils pervers ? Alpha
négatif : sujet « contralucide » ??? «La positivité des valeurs classiques implique la
modération des ascendants.» Est-ce à entendre comme
une critique ou une limite de la possibilité de penser pour l’occident? Mais
« Il
arrive parfois qu’au seuil d’un bonheur.. (ou d’un malheur) .. attendu, un homme explose les êtres et mondes
qu’il avait toute sa vie cherché à rapprocher. » « Le schizophrène se caractérise dans le modèle
par de fréquentes hyper-accélérations dans la transformation de ses êtres et
mondes et une forte élasticité de ses valeurs.» Cela
ne va pas dans le sens de la description classique des formes autistique ou
déficitaires de la « schizophrénie tableau » du XXième siècle :
il y a des formes très conservatrices ou obsessionnelles de schizophrénie dont
on pourrait cependant aussi penser qu’elles produisent des réactions de
défenses contre une labilité de fond,
qui serait alors ici très bien décrite … et confirmerait
l’opposition avec la paranoïa qui tend à « figer » des valeurs
(souvent négatives) de sa propre histoire, et c’est donc une vision qui va parfaitement
dans mon sens. C’est le « Zéro-élasticité éthique des … psychorigides ». Dans
cette formule des rapports du sujet au monde, le monde est remplacé
formellement par l’objet d’amour (ou de haine, j’imagine). Cela peut poser le
problème d’un « reste » de rapport au monde du passionné qui ne
figure plus dans l’écriture et qui est peut-être déterminant : il y a le
rôle de tous les « témoins » de la passion, et de ce qu’on pourrait
appeler « l’amour des témoins », et qui peut-être confondu avec la
passion elle-même.
Ou l’inverse pour k3 etk4
(Je dis ça d’une manière
entièrement intuitive et surtout parce que cela rend la présentation
entièrement compatible avec le cadre des psychopathologies que j’ai proposé
dans le présent ouvrage!)
(Oui, et elles s’inscrivent
dans un rapport d’incompossibilité dialectique qui donne au même être, bien du
fil à retordre.)
« In fine » ou
peut être même en permanence, selon des cycles critiques qui sont inhérent à
cet être métaphysique et qui peuvent faire penser à ceux de Kichin, Juglar,
Kuznets, Kondritieff, et consorts, puisque l’être est un scintillement, une
respiration … N’est-ce pas précisément
là un double lien ? N’est-ce pas là une
vision « romantique » ? « REMARQUE 5. Ultime réflexion :
l’intrication des êtres d’une tribu dans un dédale trans-générationnel, le
trouble de la résolution en soi du dédale des êtres disparus et à venir. » « Dédale trans générationnel »
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